Toitures en ardoises

Toitures en ardoises

Ardoises posées au crochet ou au clou

Le couvreur est l’artisan qui a la responsabilité de la mise hors d’eau des bâtiments. Dans le milieu, on discute encore souvent des avantages et inconvénients des différentes techniques de pose des ardoises. Aujourd’hui, les ardoises sont le plus souvent posées au crochet. Cette technique demande beaucoup moins de temps de pose que l’ancienne technique de pose au clou. Mais, on a souvent reproché au crochet une plus grande fragilité puisque soumis aux intempéries. Abrité sous l’ardoise supérieure, le clou bénéficie d’une longue durée de vie, qui nous permet d’admirer des toitures qui ont atteint le siècle.

Le couvreur intervient après le charpentier qui a posé les pannes et les chevrons.

La pose au clou se fait sur les voliges, de larges planches de bois jointives en sapin fixées horizontalement. Si ces voliges sont vite fixées, le couvreur devra ensuite faire un ou deux trous dans l’ardoise et fixé l’ardoise avec le clou. Du fait de sa fixation centrale par rapport à l’ardoise, l’ardoise est solidaire du plan de la toiture. De l’intérieure, on voit toujours l’ardoise. Malgré l’abri des ardoises, les vieux clous rouillent et finissent par céder prise au vent.

La pose au crochet se fait sur des liteaux, de fines baguettes en sapin posées horizontalement. Les crochets sont cloués ou agrafés dans les liteaux et les ardoises sont enfoncées dans les crochets. De l’intérieur, on ne voit plus l’ardoise, mais les liteaux. La première génération de crochet se détériorait avec les intempéries et devait être remplacée au bout d’une génération.

Avec le crochet inox utilisé depuis une trentaine d’année qui ne se détériore pas avec le temps, l’espérance de la durée de vie de la toiture au crochet est de nouveau de deux à trois générations, c’est à dire la même que la technique de la pose au clou. Le crochet inox est brillant. Pour le rendre plus discret on a essayé de la colorier, mais au bout de quelques années la peinture disparaît et le crochet devient de nouveau brillant. Il n’y a que le crochet plastifié qui n’altère pas la discrétion avec le temps.

La durée de vie étant maintenant identique, la principale différence qui subsiste est esthétique, pour les puristes : la pose au clou imitant plus la technique ancienne que la pose au crochet. Elle reste la règle pour les travaux des monuments historiques qui souhaitent refaire les bâtiments comme lors de leur construction. Mais sur un bâtiment neuf, la pose au clou ne se justifie plus.

Quant aux ardoises, elles nous viennent le plus souvent d’Espagne. De tailles différentes et plus ou moins épaisses, on choisit les plus grandes pour les plus faibles pentes. Au Nord de la Loire Atlantique, la pente est habituellement de 45°.

La toiture est souvent coiffée d’une rangé de tuiles faîtières arrondies. Dans le temps, on utilisait aussi la technique du lignolet qui consistait à faire dépasser une petite partie de la pente qui était exposée aux intempéries.


Toitures en ardoises
Le couvreur doit aussi s’occuper des gouttières et des tuyaux de descente qui ont aussi pour rôle d’éloigner l’humidité céleste du bâtiment. Les gouttières doivent être penchées vers les tuyaux de descente pour faciliter l’écoulement de l’eau et les tuyaux de descente doivent rejoindre un réseau d’écoulement des eaux pluviales. On cherchera à les rendre discrètes tant au niveau de la taille qu’au niveau des couleurs. Les descentes seront en particulier installées dans les angles. On s’intéressera aussi aux habitudes locales telles que les gouttières nantaises, qui ont l’avantage d’être les plus discrètes. Les nantaises sont insérées dans la base de la toiture et conviennent bien aux petites pentes fortes. Les havraises sont aussi installées dans la base de la pente et présente un fond demi-rond qui peut accueillir plus d’eau. Les demi-rondes qui sont suspendues sous la pente peuvent accueillir le maximum d’eau. Le métier de couvreur ne connaît pas de grande évolution technique. Les améliorations les plus marquantes concernent les échafaudages plus faciles à installer et l’utilisation de matériel de levage qui n’exige plus de monter les matériaux à dos d’homme. Le candidat au métier doit avoir le sens de l’équilibre et ne devra pas craindre de se grimper sur les toits. Si pour une réfection complète, des échafaudages sécuritaires sont installés, le couvreur se satisfait de quelques échelles pour les réparations.
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